Sandrine Vivier imagine un hôpital idéal avec des personnels, des patients et des soignants de structures de soin en psychiatrie adulte.
De 2016 à 2017, Sandrine Vivier mène un projet de création sonore en résidence à l’EPS Barthélémy Durand, regroupant 77 structures de soin en psychiatrie dans l'Essonne. Le projet consiste, par le biais de la création artistique, à créer du lien entre les patients, les soignants, les personnels et les structures de l'EPS, tout en questionnant la notion de lieu. Sandrine Vivier et Bertrand Larrieu (ingénieur du son) font plusieurs séjours sur place. Leurs premières rencontres avec les patients, les soignants et les personnels, les interrogent quant à la dégradation du service public hospitalier, et celles, plus largement, de notre environnement et de notre qualité de vie. L'expression de leurs envies de décroissance et de vivre autrement amène l'artiste à leur proposer de réaliser une fiction sonore collective dans laquelle chacun parlerait au nom d’un personnage de son choix.
Une trentaine de personnes se prêtent au jeu et se glissent dans la peau de personnages (économe, directeur d'hôpital, cuisinier, chaman, élue, psychiatre, infirmière, soigné, cadre de santé, technicien, habitant, viticulteur...). Ils se projettent alors en 2030, dans un éco-village entremêlant lieu de vie et de soin. Cet éco-village de rêve (autonome en énergie et en nourriture) est aussi bien à la pointe de la technologie, que de la réhabilitation de techniques ancestrales de construction, de la culture ou encore du bien-être. Chaque habitant bénéficie de ses services et activités, ainsi que d'un espace privatif, tout en contribuant aux tâches collectives d'entretien des parties communes, de construction, de cultures et de transformations des denrées alimentaires. Tous ont la possibilité d'occuper des postes hybrides et de conjuguer des talents différents. Sans oublier les patients, qui, de même que les personnes âgées, trouvent leur place au coeur de la vie sociale.
Après plusieurs sessions d'enregistrement, Sandrine Vivier et Bertrand Larrieu montent une série de témoignages fictifs. Sandrine Vivier imagine alors une performance, sous la forme de conférence, durant laquelle diffuser ces témoignages de manière éclatée.
Fin 2017, une tournée est organisée dans différentes structures de l'EPS BD Sud (services techniques, maison d'accueil spécialisée, foyer et auditorium du site d'Étampes) ainsi qu'à BD Nord (unité intra-hospitalière de Saint-Geneviève-des-Bois). Sandrine Vivier présente alors une performance de 72’, sous le pseudonyme de Viviane Driners. Durant cette conférences pseudo-institutionnelle, elle annonce alors aux personnels, soignants et patients, l’implantation prochaine d’un éco-village sur leur site, en s'appuyant sur les témoignages sonores. L'éventualité de ce bouleversement de cadre de vie, de soin et de travail déclenche un débat avec le public.... mais ce débat est en partie truqué et perturbé par la diffusion d'interventions pré-enregistrées dans la salle...
Au final, une performance de 72' est recomposée à partir des différentes captations réalisées durant la tournée. Deux séries de 100 DVD et 100 clés USB sont éditées en juin 2019 et remises à l'EPS Barthélémy Durand et ses participants, pour en garder la trace.
Acteurs par ordre d'écoute : Corine Jarry Brahami, Sylvie francéus, Younès Benanteur, Sophie Larquey, Patrick Sebbah, Paul Leriche, Michel Leclerc, Lyne, Stefan Heuer, Kevin, Laetitia, Marie-Annick Meunier, Cyril Pharisier, Marie-Chantal Sirieix, Yves, David Supplis, Émilie Baillet, Marie-Hélène Le Maire, Anne Pischvèque, Cédric vaultier, Jean-Paul Goncalves, Claire Lepape, Claudine Delbecq Magali buisson
Réalisation sonore, performance et performance remontée : Sandrine Vivier
Son : Bertrand Larrieu
Captation vidéo : Seb Céligny
Co-production : 100 transitions &
EPS Barthélémy Durand
Coordination : Véronique Bathily, responsable culturelle de l’EPS BD
Soutiens : DRAC Ile-de-France, ARS Ile-de-France & EPS Barthélémy Durand
À la sortie des Beaux-Arts de Lyon, Sandrine Vivier découvre la banlieue nord parisienne à l’occasion de résidences d’artistes hors les murs de la Fondation Royaumont.
En 2002, elle s’installe à Gonesse et crée l’association 100 Transitions avec d’autres artistes, afin de développer des projets de création partagée. Une collaboration s’engage avec la Ville de Gonesse, qui prend l’association en résidence et l’intègre à sa programmation culturelle.
Depuis, les artistes de 100 transitions mènent des projets associant des publics de tous âges (via un travail d’ateliers) à la réalisation de films, livres, créations sonores, plastiques et interactives. Ces projets favorisent la pratique artistique et les échanges, tout en questionnant l’image et les identités du territoire.
