Sandrine Vivier a carte blanche pour réaliser un film avec les habitants du quartier Saint-Blin.
Sur une commande de la Fondation Royaumont, Sandrine Vivier a carte blanche pour réaliser un film avec les habitants du quartier Saint-Blin de Gonesse. Cette commande s'inscrit dans l'accompagnement social des habitants au cours de l'opération de renouvellement urbain de leur quartier. Pour répondre à cette commande, Sandrine Vivier propose d'occuper un logement voué à démolition, le temps de la résidence.
En mars 2002, l'artiste s’installe pour six mois dans un F5 mis à disposition par le bailleur social. En arrivant elle découvre le quartier dans un état de délabrement tel, que les habitants ont honte d'inviter du monde chez eux. Elle apprend que cette opération de renouvellement urbain, si attendue, a pris du retard, et comprend que les habitants, fort remontés, n'y croient plus. Cette opération prévoit une transformation importante du quartier pour le désenclaver et l'ouvrir sur l'extérieur, via de nouvelles voies de circulation. Un tiers des habitants sera relogé hors du quartier, tandis qu'une partie des bâtiments seront démolis, et que les intérieurs et extérieurs des bâtiments restants seront rénovés.
Choisissant de ne pas aborder le sujet frontalement, l'artiste opte pour transformer sa carte blanche en espace d'expression à partager avec les habitants et des artistes invités. Ce film d’artiste de 90’, tourné avec peu de moyens, retrace six mois de résidence, tout en constituant une mémoire subjective du quartier. Composé de moments de vie quotidienne et de mise en scènes, il suit l'artiste et ses invités dans leurs rencontres avec les habitants, ainsi que dans leurs expérimentations au croisement des pratiques des uns et des autres (vidéo, danse, rap, graff et arts plastiques...). Empruntant à différents genres, l’esthétique de ce film oscille entre documentaire, fiction, vidéo-clip et vidéo-danse.
Sandrine Vivier restera six mois supplémentaires sur le quartier, pour monter le film et présenter le film, à Abbaye de Royaumont, puis à la Salle Jacques Brel et au centre socioculturel Louis Aragon de Gonesse, en présence des participants et du public. Des cassettes VHS sont alors remises aux participants.
Elle décidera ensuite de rester sur place, afin de poursuivre ses expérimentations de création partagée avec les habitants et d'autres artistes. Pour cela, elle créera l’association 100 transitions avec Jérôme Boulogne (graffeur), Anne-Françoise Le Guilliez et Luc Boutillier (alors cheffe de projet et coordinateur de programme à la Fondation Royaumont). L'opération de renouvellement urbain se déroulera de 2005 à 2011, en plusieurs phases de démolition, de rénovation et de construction. Les projets de 100 transitions témoigneront de la transformation progressive du quartier, comme le film Les comtes de Richmanbourg, qui sera tourné au milieu du chantier en 2006.
Avec, par ordre d’apparition : Julie Jovial, Audrée Pavili, Aurélie Quibel, Sandrine Vivier, Géraldine Varichon, PatriciaChen, Céline Martinet, Magenta, Jérémy Boyard, Rod Smith, Rémy Hourcade, Anne-François Le Guilliez, Jacqueline Laverry, Christian Vivier, Christine Vivier,Romaric Vivier, Johnatan Barbou, Moïse Diop, Thierry Recchia, Youssef Malki, Jérôme Lefèvre, Boutang Has, Vanessa Bannini, Nithnapha Le, Wilguy Zora, Saïd-Omar Saïd Salim, Jérôme Boulogne, Kiba, Chokri Djebablia, Baba Soumaré, Ayman Naguez, Belaïd Yebka, Fiorella Scarabino, Yannick N’Guessan, Fabienne Gras, LucBoutillier, Yannick Le Bihan, Carole Gambie, Jean-Marie Gambie, Alain Louisi, Jean-Paul Brion, Kali & Hopkin’s, RamsEs, Rachid Madani, Derko, RiegenNgoma Kinkela, Jean-Marc Levert, Stella Ngoma Masala, Jean-Patrice Samuel, PhengMoua, MEL-K, Pimp Cinik, Dim Bull, Keops, El Houcine Madani, Franck Depluche, Cécile Ledent, James Yabas, Zaccharia Geddad, Rachid Benmansour, Hamza ElAloua, Abdellah Chakir, Asley Has, Ginette Aussourd, Michèle Boulogne, Saïd Saaï, Bilal Saaï, Raymond ferré, Outch, Mam’s, Christian Badger, Annie Jovial, Lise L’Dala, Kayreth Has, Claude Soop-Soop, AlvinGambie, Marley Gambie, Sophie Laliberté, Rapheël Laliberté, Martin Laliberté, Danielle Arrigoni, Jérôme Gardon, Emmanuelle Cony, Mohamed
Artistes invités : Jérémy Boyar,
Patricia Chen, Magenta, Céline Martinet,
Géraldine Varichon
Réalisation, image et montage :
Sandrine Vivier.
Directeur du programme Langage & écritures : Rémy Hourcade. Assistant : Luc Boutillier
Coproduction : Fondation Royaumont &
Ville de Gonesse (projet soutenu dans le cadre de financements politique de la ville et de fonds européens)
À la sortie des Beaux-Arts de Lyon, Sandrine Vivier découvre la banlieue nord parisienne à l’occasion de résidences d’artistes hors les murs de la Fondation Royaumont.
En 2002, elle s’installe à Gonesse et crée l’association 100 Transitions avec d’autres artistes, afin de développer des projets de création partagée. Une collaboration s’engage avec la Ville de Gonesse, qui prend l’association en résidence et l’intègre à sa programmation culturelle.
Depuis, les artistes de 100 transitions mènent des projets associant des publics de tous âges (via un travail d’ateliers) à la réalisation de films, livres, créations sonores, plastiques et interactives. Ces projets favorisent la pratique artistique et les échanges, tout en questionnant l’image et les identités du territoire.
