Un parcours de dessins, de film et d'installations interroge notre curiosité et notre capacité d’émerveillement.
Durant l’année scolaire 2014-2015, Sandrine Vivier mène un projet de sensibilisation à la nature et à l’art contemporain auprès de 75 élèves d'écoles élémentaires et d'IEM. Ce projet est l'occasion de rencontres entre enfants en situation de handicap et enfants du milieu ordinaire. Il interroge notre relation à l’art, à la nature et au savoir, ainsi que notre capacité d’émerveillement.
Les ateliers sont programmés de manière hebdomadaire, dans le cadre des nouveaux temps d'activités périscolaires de la Ville de Gonesse. L'intervenante commence par emmener les enfants visiter les parcs de la ville. Elle les invite ensuite, par le biais de dessins individuels et collectifs, à les transformer en îles imaginaires peuplées de créatures et de plantes fantastiques.
Ensemble, ils inventent aussi l’existence d’une faille spatiotemporelle, sous la ville, accessible via des arbres magiques. Certains élèves racontent même qu'un oiseau préhistorique géant, une nuit, s’en est échappé pour aller faire son nid devant l’école. Une partie des élèves imaginent encore une école idéale ouverte sur l'extérieur, avec laboratoires tecnhologiques, ateliers artistiques, ferme, potager et ateliers de cuisines du monde...
En juin 2015, pour la restitution du projet, l’artiste monte une exposition in situ à l’école Roger Salengro, à partir des productions d'ateliers. Elle organise 30 visites guidées pour accueillir les élèves, leurs enseignants, leurs familles et le public. La visite commence dans la salle muséographique par le parcours d'une collection de 800 cartographies et dessins (formats A4, A3 et raisin) représentant des îles, des plantes, des animaux et des créatures fantastiques. Dans les vitrines, une partie de ces dessins de créatures imaginaires se retrouvent miniaturisés et épinglés dans des cadres à la manière d’insectes sur des planches d'entomologie.
L'artiste projette ensuite Jardin de curiosités, un documentaire de 22’ réalisé pour l'occasion, donnant la parole à 12 des enfants, quant à la nature, l'art et à la transmission du savoir. La projection permet d'engager un échange avec le public, avant de terminer la visite dans les jardins de l'école, où l'artiste a matérialisé les fantaisies des enfants via des installations in-situ. Petits et grands peuvent alors s'émerveiller devant l’installation d’un nid de 3 mètres de diamètre, contenant trois œufs géants, pondus par une créature échappée de la faille spatio-temporelle. Quand arrive le moment de chercher l'arbre magique donnant accès à cette faille, les enfants manifestent une grande déception en le découvrant "Hors service"... Pour terminer la visite et "retrouver le nord", une rose des vents géante les attend, peinte en blanc sur le gazon (à l'aide de peinture pour terrain de sport).
Participants : CLIS, CE2-CM1 et CM1-CM2 de l'école Roger Salengro, CM2A et CM1B de l'école Charles Péguy, CM2A de l'école Roland Malvitte, CM2A de l'école Jean-Jaurès de l'année scolaire 2014-2015, élèves des différentes classes de l'IEM Madeleine Fockenberghe
Réalisatrice-plasticienne : Sandrine Vivier
Image (vidéo et photo) : Victoria Follonier
Co-production : 100 transitions &
Ville de Gonesse
Partenaires : Mission Rythmes Scolaires, Directions des Actions culturelles, de l’Enfance, de la Petite Enfance et de l’Éducation, ainsi que des Espaces Verts de la Ville de Gonesse, écoles élémentaires Charles Péguy, Roger Salengro, Roland Malvitte et Jean-Jaurès et Institut d’Éducation Motrice (IEM) Madeleine Fockenberghe
À la sortie des Beaux-Arts de Lyon, Sandrine Vivier découvre la banlieue nord parisienne à l’occasion de résidences d’artistes hors les murs de la Fondation Royaumont.
En 2002, elle s’installe à Gonesse et crée l’association 100 Transitions avec d’autres artistes, afin de développer des projets de création partagée. Une collaboration s’engage avec la Ville de Gonesse, qui prend l’association en résidence et l’intègre à sa programmation culturelle.
Depuis, les artistes de 100 transitions mènent des projets associant des publics de tous âges (via un travail d’ateliers) à la réalisation de films, livres, créations sonores, plastiques et interactives. Ces projets favorisent la pratique artistique et les échanges, tout en questionnant l’image et les identités du territoire.
